Masutatsu Oyama

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Le grand maître de notre style de karaté est né en Corée du Sud en 1923. Il est communément appelé Masutatsu Oyama, ce qui signifie « puissante montagne », mais en réalité son nom d’origine coréenne est YONG-I-CHOI. Pendant sa jeunesse, il apprend le Kempo chinois et les arts martiaux anciens de la Corée sous la direction d’un employé du domaine familial.

Oyama quitte la Corée pour le Japon à 14 ans et commence peu après l’étude du Shotokan à l’école du grand maître de l’époque, Gishin Funakoshi. Il juge ce style cependant peu efficace et devient ensuite le disciple de maître SO NEI CHU qui lui transmet la technique du Zen et le karaté Goju-Ryu japonais. Mas Oyama lui porte immédiatement un grand respect, SO NEI CHU étant effectivement renommé pour sa grande force physique et spirituelle. Cependant, Mas Oyama connaît à cette époque une jeunesse turbulente et dangereuse. C’est la raison pour laquelle SO NEI CHU le convaincra de changer sa façon de vivre et de penser : « Il (vous) faut vous retirer du monde. Il faut trouver dans la nature le réconfort. Retirez-vous et allez dans une montagne lointaine et isolée pour discipliner votre esprit et votre corps. Dans trois ans, vous aurez obtenu un gain incommensurable. »

oyama2Il décide donc de suivre la voie qui lui est dictée et se rend au mont Minobu pour s’entraîner avec l’un de ses étudiants. Cette retraite comprend un entraînement rigoureux qui sera malheureusement interrompu par un manque de nourriture. Quelques mois plus tard, en 1947, il participe au  « All Japan Tournament » et remporte la première place. Mais, n’ayant toujours pas complété sa retraite de trois ans, il décide cette fois de retourner au mont Kiyozumi où il demeurera 18 mois. La dureté de cet entraînement de 12 heures par jour comprend des exercices hors du commun : la pratique du cassage à mains nues en utilisant des pierres de rivières et des arbres, la  méditation sous de froides cascades ainsi que d’intenses répétitions de techniques de coups de pieds et de poings. Il complète cet entraînement physique par l’étude du zen et de la philosophie. Fort de cette expérience d’entraînement en montagne et des nombreuses connaissances acquises sur les arts martiaux, Mas Oyama crée son propre style de karaté, le Kyokushin.

oyama3Étant un homme d’action, Mas Oyama n’hésite pas à prouver sa valeur. Effectivement, l’histoire du karaté est marquée par ses nombreux exploits.  En 1950, il combat 52 taureaux à mains nues et met sa force à l’épreuve en effectuant 300 combats, soient 100 combats par jour pendant 3 jours. Deux ans plus tard, sa popularité grandit et il se voit invité aux États-Unis où il démontre la force de son karaté : il combat 270 personnes et gagne toujours en moins de trois minutes. C’est à la suite de ces évènements qu’on le surnommera « Godhand », « main de Dieu ».

En raison de sa réputation et cette grande popularité, Mas Oyama a gagné de nombreux disciples dès l’ouverture de son école en 1956. Un peu plus tard, en 1964, le nom officiel de Kyokushin, signifiant la recherche de l’ultime vérité, a été adopté. Mas Oyama est décédé en 1994, mais continue toujours d’inspirer autant de gens. Un monument est d’ailleurs érigé en son honneur au mont Mitsumine.  La force de son caractère et sa grande détermination transparaissent dans cette citation : « J’ai rendu célèbre dans le monde le karaté Kyokushin, non seulement à cause de la puissance de la rigueur de son entraînement, mais aussi par la façon dont il inculque la courtoisie et le respect des autres…L’homme doit rechercher l’aventure…Il doit se battre et explorer. Il doit se fixer un but et vivre pour l’atteindre… Un homme est fort quand il a un but pour lequel il lutte… »